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Bonjour,

moi qui prônais il  y quelques temps la réglementation de certaines cavités sensibles, je tiens à apporter mon point de vue quand au débat qui a fait rage plus haut.

Tout d'abord, les professionnels pour moi ne font pas de l'initiation technique à proprement parler, mais bien de l'encadrement de sorties souterraines. J'entends par là qu'il n'y a pas de réelle implication de leur clientèle envers leur sortie souterraine. Le boulot essentiel d'un BE, c'est bien de promener des gens sous terre en toute sécurité (sans quoi ses clients ne lui feront pas de cadeaux). Si cela peut donner envie à certains participants de s'investir dans l'activité, tant mieux, mais il s'agit au départ d'un acte de consommation pur et simple dans le cadre d'une sortie découverte (et non pas initiation à mon sens). C'est là qu'intervient la structure fédérale avec ses clubs et ses stages.

Une surfréquentation peut bien sûr entrainer une dégradation de la cavité. Mais la plupart du temps, les trous réservés à ces sorties sont soit déjà souillés par des incursions anciennes de touristes avides de sensation, soit peu sensibles aux traces de passage (cavité active, sol ébouleux, etc...) En ce sens, la présence d'un professionnel permet justement la protection d'une grotte, puisqu'il encadre des gens qui pour certains auraient pu s'aventurer seuls dans le trou et ne pas le respecter.

Les professionnels que je connais sont tous avant tout des spéléos et pour la plupart des acteurs réputés dans leur pratique. Ils sont donc on ne peut plus sensibles à la protection du milieu et j'en connais certains qui s'affairent régulièrement à nettoyer des traces humaines laissés par d'autres. Je connais notamment une grotte reçevant des centaines de personnes par an depuis des lustres et qui pourtant ne porte pas de traces évidentes de surfréquentation.

Il ne faut pas être jaloux des gens qui ont fait de la spéléo leur gagne-pain, car c'est avant tout leur passion qu'ils cherchent à transmettre. Les loisirs sportifs sont devenus un enjeu touristique et je ne vois pas pourquoi, une fois l'an, on interdirait au vacancier de se faire plaisir en découvrant pour lui quelque chose de vraiment original et hors du commun.

Quant aux tarifs pratiqués, ils ne sont rien face aux responsabilités actuelles. Un moniteur de ski par exemple est beaucoup mieux rémunéré qu'un encadrant spéléo ou canyon, alors qu'il ne fait que "vendre des virages" (amitiés à tous les moniteurs de ski).

Cordialement

lespagnol a écrit:

On ne peut nier que les sorties spéléo payantes et encadrés ne jouent pas un rôle dans le recrutement des futures membres de la FFS ...

** Ce n'est pas forcément si évident que ça... Mon Chef est allé à Trabuc; sortie spéléo payante /initiatrice/. Il a trouvé ça très bien - enchanté qu'il était... et pourtant, je n'ai pas réussi à le ramener sous terre dans le cadre d'une sortie "gratuite" adaptée. C'est plus sécurit et surement mieux quand c'est payant; sinon, pourquoi ce serait payant.

lespagnol a écrit:

De plus, comme la FFS est en crise du point de vue du recrutement (vieillissement des spéléos ... ), je ne pense pas que nous soyons en mesure de faire la fine bouche ....

** Je crois qu'il faudrait aussi faire la distinction entre :
- payer sa cotisation à la FFS
- faire de la spéléo.

Aler, je ne suis pas chien, on va dire que faire de la spéléo c'est aller trois fois sous terre, au moins, dans l'année. Je serais curieux de savoir le nombre de fédérés qui va sous terre sur cette base minimaliste. Je connais une multitude de fédérés qui ne descendent plus JAMAIS (des noms ?)

Et puis il y a aussi ceux qui vont sous terre et qui ne sont pas fédérés. Quand on regarde les statistiques d'accidents, si peut penser qu'ils ne sont pas plus branques que les spéléos fédérés (y' a pas de raison)... ils doivent être légion; en tout cas, plus nombreux que les fédérés.

Par principe, je me méfie toujours des évidences... quand elle ne sont pas prouvées ou démontrées.

Oui, les sorties BE spéléo payantes me mette mal à l'aise, même si je crois y avoir quelques amis. Il n'empêche, ça me gène aux entournures. Je ne vois pas avec les mêmes yeux les guides de montagne parce qu'on est loin du même principe. A quand la location d'un BE pour aller faire, malgré qu'on soit déjà spéléo, un trou un peu difficile. C'est à méditer.

Ce doit être le volet consumériste qui m'agresse chez les traine-couillons.

PS : ça ne retire rien à la valeur des BE que j'ai rencontrés, à leur compétence et très souvent leur investissement dans la FFS.